Établi à 260 m d’altitude aux abords immédiats du ruisseau de Luc, à environ 800 mètres à l’ouest de la confluence de celui-ci avec le fleuve Aude, le village de Luc-sur-Aude regroupe ses maisons sur le flanc méridional d’une petite serre calcaire. Le territoire communal, qui s’étend sur 767 hectares, comprend également, au nord du village, les petites vallées orientées de la Peyrouse et du Castillou qui sourdent de profonds ravins entamant le causse calcaire. Le plateau sommital, culminant à 565 m, est occupé par les garrigues du Castillou et de Testoulet. Consécutivement au recul de l’élevage ovin au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ces anciens espaces pastoraux se sont fortement reboisés et sont désormais recouverts de bois et maquis de chênes verts, justifiant l’usage du toponyme l’Auzina qui désigne la partie méridionale de cet espace retourné au règne végétal. L’essentiel de l’activité agricole se concentre donc dans les parties basses du territoire, où les soulanes et les coteaux abrités accueillent un vignoble produisant des cépages blancs de qualité, tel que le chardonnay.
On ne dispose curieusement d’aucune information archéologique se rapportant à l’occupation de Luc au cours des périodes préhistoriques, protohistoriques et antiques. On peut toutefois envisager que la localité de Luc, mentionnée dès la fin du IXe siècle, a pour origine un domaine gallo-romain, puisque son nom n’est autre que le vocable celte signifiant le bois. On évoquera également l’existence, sur la rive droite de l’Aude, d’un ancien domaine nommé Arborera (devenu ensuite Pla d’Arboulière, puis Barboulière sur le compoix de 1715) dans les documents du XIIIe siècle, dont les vestiges ont sans doute depuis longtemps été enfouis pas les alluvions de ce fleuve.
Le fait que l’église paroissiale soit dédié à sainte Léocadie de Tolède laisse supposer qu’un premier sanctuaire chrétien y fut édifié au cours Haut-Moyen-âge, à l’époque wisigothique ou au début de la période carolingienne. Si l’on sait qu’en 889, l’abbaye bénédictine de Saint-Polycarpe possédait des terres dans le territoire de la villa de Luc, on ne dispose par contre d’aucune information permettant de savoir avec certitude à qui appartenait la seigneurie du lieu. Une courte analyse d’un acte depuis longtemps perdu mentionne toutefois la donation faite en 1007 à l’archevêque de Narbonne par le comte de Carcassonne Roger le Vieux et son épouse Azalaïs d’un fief situé dans le territoire de Luc.